par Adrien Welsh, 25 novembre 2020
À Cuba, il existe un slogan souvent scandé dans les manifestations : « Fidel! Fidel! Qué tiene Fidel, que los imperialistas no pueden con él? » On pourrait le traduire ainsi : « Fidel! Fidel! Qu’est-ce qu’il a Fidel qui fait que les impérialistes ne peuvent rien contre lui? »
En effet, qu’est-ce qu’avait Fidel pour qu’il ait échappé à 638 tentatives d’assassinat? Qu’avait-il pour que Cuba ait repoussé une tentative d’invasion par l’armée états-unienne, pour avoir su défier 11 présidents états-uniens? Pour que malgré un blocus renforcé ces dernières années et une véritable guerre économique qui tiennent le peuple cubain en otage, ils n’ont toujours pas réussi, après plus de soixante ans, à faire quoi que ce soit contre Fidel, contre le peuple cubain, contre son héritage révolutionnaire?
Ce que Fidel avait se résume en deux mots : la solidarité internationale. Là où les impérialistes envahissent, bombardent, massacrent, pillent et violent, sous la direction de Fidel, Cuba apportait éducation, santé, coopération.
Cette année, nous commémorons les 4 ans depuis la disparition physique de Fidel dans un contexte marqué par une pandémie de COVID19 meurtrière, c’est sous le signe de la solidarité que nous devons célébrer l’héritage de Fidel.
Pendant que les impérialistes continuent d’imposer et renforcent leurs sanctions contre les peuples qui ont eu pour seul crime que de vouloir se développer dans une direction autre que celle qu’a tracée pour eux les puissances de l’argent, pendant que Donald Trump ou Bolsonaro nient la pandémie et sacrifient leurs peuples sur l’autel de la loi du grand capital, pendant que François Legault s’inquiète surtout de faire rouler les entreprises le plus rapidement possible plutôt que de la santé publique (sauf si elle permet de générer des profits comme dans les CHSLD privés dont celui de Herron), Cuba elle, sauve des vies. Le capitalisme sauve des banques et des profits, le socialisme sauve des vies.
Depuis le début de la pandémie, Cuba a envoyé plus de 1200 collaborateur-trices médicaux dans pas moins de 21 pays, beaucoup en Amérique latine et en Afrique, mais aussi dans des pays pourtant développés comme l’Italie (membre du G7) où des décennies de politiques de casse sociale, d’intégration à l’Union européenne du Capital, de privatisations à tout va ont dépossédé le peuple de son service public de santé. Une brigade Henry Reeves a également œuvré en Martinique, soulignant ainsi la double vitesse du système de santé public français : haute vitesse en métropole, vitesse ralentie dans les colonies. Même au Canada, les Premières Nations du Manitoba, devant l’absence de service public de santé dans leurs communautés, ont voulu faire appel à leur aide. Or, le Canada incapable de leur garantir un accès digne à la santé, pousse l’outrance en bloquant l’émission des visas des équipes médicales!
Cuba sauve des vies et le fait motivée par des raisons purement humanitaires, contrairement aux soi-disant organismes humanitaires comme l’USAID qui ne sont que le visage humain de l’impérialisme. Cuba le fait dans des conditions économiques difficiles, avec un blocus économique renforcé qui empêche toute entreprise à plus de 10% de capitaux états-uniens de commercer avec Cuba, dans des conditions où les pertes financières dues à la baisse du flux de touristes à cause de la pandémie sont colossales et où, encore une fois, blocus oblige, Cuba ne peut accéder à des devises étrangères restreignant ses options d’échanges commerciaux internationaux.
Alors que Cuba a, plus que jamais besoin de notre solidarité, Cuba n’hésite pourtant pas à donner l’exemple et à se solidariser des peuples du monde entier. C’est pour cette raison, parce que contrairement aux pays capitalistes – impérialistes qui exportent capitaux, guerre et exploitation, Cuba fait flotter haut et fier, l’oriflamme de l’amitié entre les peuples, que les impérialistes ne peuvent rien contre Fidel et contre ce qu’il représente pour l’Humanité entière. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui Cubains, mais aussi des millions à travers le monde, des habitants des favelas de Rio aux habitants de Lombardie en passant par les barrios de Caracas disent Hasta siempre, Fidel!
Nous joignons nos voix aux leurs.
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