Comité exécutif central, 20 septembre 2020
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Le Comité central de la YCL-LJC exprime sa plus grande solidarité avec les jeunes manifestant-e-s au Centre d’accueil et d’identification (CAI) sur l’île de Lesbos. Le récent incendie du camp du CAI a dévasté à la fois les résident-e-s de Lesbos et les réfugié-e-s et immigrant-e-s détenu-e-s. Le projet de l’Union européenne (UE) visant à reloger les détenu-e-s dans un autre CAI inhumain et dangereux doit être rejeté.
Le plan réactionnaire de l’UE visant à transformer les îles de la mer Égée en camps de concentration permanents pour les réfugié-e-s et les immigrant-e-s doit être exposé aux jeunes et aux étudiant-e-s. Nous devons lutter pour une réforme démocratique de l’immigration au Canada en s’opposant au rôle militaire et diplomatique de l’état canadien dans cette crise humanitaire, ainsi qu’à ses violations de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, du Protocole de 1967 et des principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La YCL-LJC reprend les revendications de nos camarades de la Jeunesse communiste de Grèce (KNE) pour la libération immédiate de tou-te-s les réfugié-e-s et immigrant-e-s de Lesbos. Le camp doit être fermé et aucun autre CAI, fermé ou ouvert, ne doit être créé.
Depuis 2016, les Forces armées canadiennes (FAC) participent à l’opération Sea Guardian de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en coordination avec la patrouille frontalière Frontex de l’UE. Les réfugié-e-s et les immigrant-e-s ont été placé-e-s dans des camps de concentration sur des îles de la mer Égée. Des milliers de personnes ont été dépouillées de leurs droits et forcées de vivre dans des conditions inhumaines, seulement exacerbées par la pandémie.
L’implication criminelle du gouvernement canadien et des FAC dans la dévastation de l’Afghanistan, de la Libye, de la Palestine, de la Syrie, du Yémen et d’autres pays a grandement contribué à la crise humanitaire dans la région méditerranéenne. Les entreprises canadiennes, en particulier les sociétés minières et l’industrie extractive, ont largement contribué à la crise du réchauffement climatique qui, entre 2008 et 2014, a déraciné en moyenne 26,4 millions de personnes par an à cause de catastrophes naturelles. Cela équivaut à un déplacement d’une personne par seconde. Depuis 2014, la mer Méditerranée est tragiquement devenue le cimetière de l’impérialisme pour les réfugié-e-s et les immigrant-e-s, plus de 20 000 personnes y ayant péri.
La région entière vit sous la menace d’une escalade de la concurrence pour les hydrocarbures entre des membres de l’OTAN. Les gouvernements nationalistes d’Ankara et d’Athènes s’échangent des attaques diplomatiques à propos de différends maritimes de longue date, aujourd’hui renouvelés dans la lutte pour les réservoirs de gaz. Comme le dit la déclaration conjointe du TKP et du KKE, les peuples des deux pays peuvent et doivent revendiquer leur droit de vivre en paix ! Lors d’une visite à Chypre ce mois-ci, le secrétaire d’état américain Mike Pompeo a levé l’embargo sur les armes contre la république, en place depuis 33 ans, afin « d’approfondir la coopération en matière de sécurité » entre les deux états. L’aggravation des tensions dans la région rend les efforts de désescalade à Chypre d’autant plus urgents. Le droit international et les résolutions des Nations unies fournissent le cadre d’un dialogue sur une solution au problème chypriote sur la base d’une fédération bicommunautaire et bizonale.
Comme l’Union européenne, l’Agence des services frontaliers du Canada détient arbitrairement des milliers de résident-e-s permanent-e-s et de ressortissant-e-s étranger-e-s, y compris des enfants, chaque année dans les Centres de surveillance de l’immigration et les prisons provinciales. Nous exigeons du gouvernement fédéral d’abolir l’Entente sur les pays tiers sûrs et toutes les autres politiques d’immigration xénophobes et racistes, comme le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Au Canada comme dans l’UE, il existe un danger croissant de voir apparaître des groupes réactionnaires racistes et xénophobes. Ces groupes et leurs idées dangereuses doivent être dénoncés et rejetés, dans nos lieux de travail et d’études et partout ailleurs. Le racisme est un poison de l’esprit qui divise les jeunes et ne profite qu’à la bourgeoisie. Notre base d’unité va toujours à l’encontre des préjugés et du sectarisme ; nous sommes uni-e-s par nos intérêts communs.
La paix et la solidarité sont plus que jamais nécessaires. En tant que jeunes communistes, nous devons impliquer la jeunesse dans la lutte contre les conflits impérialistes qui ne profitent qu’à la classe dominante et amener dans les luttes des jeunes un point de vue internationaliste prolétarien.