Par Adrien Welsh
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Le nombre de morts dus à la COVID-19 dépasse les 40 000 et le nombre de personnes infectées par cette pandémie s’approche du million. Devant l’ampleur de cette crise sanitaire, il ne fait aucun doute que des mesures d’urgence, en particulier pour venir en aide aux plus vulnérables, sont nécessaires.
Cependant, les milliards de dollars mobilisés afin de répondre à la COVID-19 pèsent bien peu dans la balance devant les sommes colossales que les États impérialistes occidentaux ne cessent de déverser non pas pour combattre, mais pour incuber un autre virus aussi meurtrier, sinon plus, que la COVID-19: l’OTAN.
L’OTAN, ce sont 400 000 morts en Syrie depuis 2011 et plus d’un million de morts en Irak depuis 2003 seulement. Ce sont plus de 1000 milliards de dollars en dépenses d’armement chaque année, soit 56% des dépenses à travers le monde. Ce sont plus de mille bases militaires étrangères et la source de pollution la plus importante sur la planète.
Contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron, l’OTAN n’est pas en état de “mort cérébrale”. C’est aujourd’hui la principale menace à la paix dans le monde et, par conséquent, une menace pour l’Humanité entière. Lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich de février dernier, Mark Esper, le ministre de la Défense des États-Unis (pays le plus influent au sein de l’Alliance atlantique), Mark Esper a déclaré que nous vivons dans une ère marquée par la concurrence entre “grandes puissances” et attaqué de front la Chine et la Russie, soulignant que la “première priorité” des États-Unis est d’adopter une stratégie de défense nationale qui se distancie des “conflits de basse intensité” pour mieux se préparer à des guerres de “haute intensité”. Au passage, il réitère, comme priorité de second ordre des États-Unis la lutte contre les États voyous que sont, entre autres, l’Iran et la RPD de Corée.
Même si ces annonces ont été formulées avant que n’éclate la crise de la COVID-19, il n’en demeure pas moins qu’à ce jour, elles n’ont été contredites par personne ni aux États-Unis (même pas par le démocrate Sanders), ni ailleurs dans le monde. Trudeau quant à lui n’a toujours pas considéré de revenir sur l’augmentation du budget militaire de 73% annoncée en 2017.
Or, avec les milliards de dollars mobilisés pour faire la guerre aux quatre coins du globe et se préparer à des conflits de “haute intensité”, on aurait facilement pu entretenir des services de santé aptes à répondre aux besoins de la crise. L’Italie, pays membre de l’OTAN, est devenue le centre de la pandémie après la Chine, or, on apprend en même temps que dans ce pays, le système de santé n’est pas seulement régionalisé, donc chaque région est mise en compétition avec l’autre, mais que depuis 10 ans, les coupes en santé s’élèvent à 37 milliards d’euros, ce qui a pour conséquence la fermeture de 150 000 lits. Pendant ce temps, le budget militaire italien annuel s’élève, selon les sources officielles, à 28 milliards d’euros…
Réduire le budget militaire, qui, selon les directives de l’OTAN devrait s’élever à 2% du PIB de chaque pays (soit près de 35 milliards pour le Canada contre environ 25 milliards aujourd’hui) ne permet pas seulement de financer la santé publique. C’est aussi une façon d’investir dans des projets de coopération scientifique à travers le monde qui permettraient à des pays comme Cuba de recevoir les appuis financiers et scientifiques nécessaires pour développer leur vaccin potentiel (en l’occurrence, l’Alpha-2B) plutôt que de le mettre en compétition les trouvailles du Pr. Raoult avec celles de Cuba plutôt que d’en appeler à la cupidité des compagnies pharmaceutiques comme le fait Donald Trump lorsqu’il propose à des scientifiques allemandes des sommes alléchantes s’ils travaillent pour le compte des États-Unis.
Contrairement à la COVID-19, l’OTAN est un virus qui ne se développe pas dans les cellules humaines. Il se développe grâce aux cellules du Grand Capital et force est de constater que les mesures prises par les gouvernements occidentaux capitalistes, si elles servent à juguler la crise sanitaire de la COVID-19, servent également d’incubateur au bellicisme impérialiste dont l’OTAN n’est qu’une expression. En effet, tous les indicateurs sont réunis pour que l’après-crise sanitaire soit marqué par une dépression économique et une concentration du capital plus accrue encore que celle que nous avons vue en 2008 – 2009. Or, c’est justement cette concentration du capital qui agit comme incubateur d’impérialisme et de bellicisme, car la guerre et l’occupation ne sont que des produits d’une séparation du monde en zones d’influence qui répondent aux besoins des marchés de plus en plus saturés qui, pour satisfaire les besoins de leurs monopoles, doivent s’étendre au-delà de leurs frontières nationales.
Contrairement à la COVID-19, se débarrasser de ce virus est très simple. Pour nous, au Canada, il s’agit de lutter pour le retrait de notre pays de l’OTAN, ce qui peut être réalisé grâce à une simple déclaration unilatérale. Il est scandaleux que Trudeau et son gouvernement parlent de solidarité et d’effort “national” tandis qu’il ne touche ni à la participation du Canada au sein de l’OTAN, ni aux dépenses militaires.
La COVID-19 évolue en complémentarité déconcertante avec cet “autre virus”, l’OTAN, le bellicisme impérialiste. C’est pourquoi toute personne ayant à coeur une véritable solidarité sociale, une solidarité sociale qui ne s’arrête pas aux frontières du Canada, mais une solidarité internationaliste ne doit pas tomber dans les pièges que dressent la classe dirigeante et qui visent à instrumentaliser la crise sanitaire de la COVID-19 pour mieux placer leurs pions sur l’échiquier géopolitique mondial et s’assurer d’une meilleure domination du monde.
C’est pour cette raison que nous appelons tous nos lecteurs, toute personne progressiste à se rappeler que le 4 avril représente la journée anniversaire de l’OTAN et, par conséquent, à signer cette pétition réclamant le retrait immédiat du Canada de l’OTAN en vue d’une dissolution de ce cartel meurtrier et criminel.
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1 thought on “L’OTAN: un virus aussi meurtrier que la COVID-19”
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