English version follows
La Ligue de la jeunesse communiste du Canada accueille favorablement la décision de la Cour suprême du Canada qui donne enfin raison à la Commission scolaire francophone et à la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique.
Depuis 10 ans, ces deux organismes se sont engagés dans un bras de fer juridique contre la province, alléguant que les écoles francophones sont sous-financées, ce qui contrevient à l’Article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. En vertu de cet article, l’enseignement dans l’une des deux langues officielles en milieu minoritaire doit être garanti. Cependant, la province soutient quant à elle que, dans des limites raisonnables, une province peut invoquer des raisons budgétaires pour réduire le financement d’écoles dispensant un enseignement dans une langue autre que la langue de la majorité.
En s’appuyant sur cette ligne de défense, la Colombie-Britannique a d’abord obtenu gain de cause à la Cour suprême de cette province. Après avoir interjeté appel, la CSF et la FPFCB obtiennent une victoire partielle sans toutefois que soit remis en cause la décision initiale, ce qui a poussé les deux organismes à se tourner vers la Cour suprême du Canada. Celle-ci entend, en septembre 2019 à Winnipeg (c’est d’ailleurs la première fois que ses juges siègent ailleurs qu’à Ottawa) des témoignages de groupes francophones, anglophones et autochtones venus de 5 provinces et un territoire. Après délibération, elle accède à la demande de la CSF et de la FPFCB, forçant la province à investir dans les écoles francophones.
L’enjeu premier est de s’assurer que le système d’éducation francophone de Colombie-Britannique offre des services équivalents au système anglophone. Plus fondamentalement, il s’agit à la fois de la survie de la minorité nationale franco-colombienne dont plusieurs représentants affirment que cette décision aura un impact positif et considérable à long-terme. Cependant, il s’agit également d’une décision historique pour les différentes minorités francophones hors Québec qui luttent également pour leur survie et pour l’accès à une éducation en français de qualité équivalente à celle qui est dispensée en anglais.
Jeunes communistes, nous condamnons les propos de l’avocate de la Colombie-Britannique, Karrie A. Wolfe pour qui il ne s’agit que d’une question comptable. En effet, elle crie à l’injustice en soulignant que “1% de la population recevrait tout, alors que 99% ne recevrait rien.” Que le système d’éducation en Colombie-Britannique manque cruellement de ressources n’est un secret pour personne: il s’agit de la deuxième province la plus sous-financée en matière d’éducation à travers le Canada. Cependant, la solution proposée, soit celle de faire des économies de bout de chandelle pour empêcher les francophones d’étudier dans leur langue et dans des conditions similaires à celles de leurs confrères et consoeurs anglophones est non seulement antidémocratique, mais relève du plus pur chauvinisme anglo-canadien. Il ne fait aucun doute que si la situation était inversée – à savoir que écoles anglophones du Québec étaient sous-financées, la levée de bouclier serait bien plus grande.
Cette victoire en Cour suprême survient à un moment où on constate un recul des droits linguistiques des francophones hors Québec. Ces attaques sont d’ailleurs l’initiative de gouvernements de droite qui invoquent souvent l’argument économique pour masquer leur chauvinisme larvé. Nous espérons donc que cette victoire judiciaire saura constituer un nouveau point d’appui pour le million de francophones qui tentent de perpétuer une langue et une culture malgré la tendance manifeste à l’assimilation.
The Young Communist League of Canada welcomes the decision of the Supreme Court of Canada, which finally gives reason to the French-language School Board (CSF) and the Francophone Parents’ Federation of British Columbia (FPFCB).
For the past 10 years, these two organizations have engaged in a legal standoff against the province, alleging that French-language schools are underfunded, which contravenes Article 23 of the Canadian Charter of Rights and Freedoms. Under this article, education in one of the two official languages in a minority situation must be guaranteed. However, the province maintains that, within reasonable limits, a province can invoke budgetary reasons to reduce the funding of schools providing instruction in a language other than the language of the majority.
By relying on this line of defense, British Columbia first won its case in the Supreme Court of that province. After appealing, the CSF and the FPFCB obtained a partial victory without, however, reversing the initial decision, which prompted the two organizations to turn to the SCC. In September 2019, the SCC held hearings in Winnipeg (this is the first time that its judges have sat outside of Ottawa), taking testimonies from witnesses from French, English and Indigenous groups from 5 provinces and one Territory. After deliberation, it acceded to the request of the CSF and the FPFCB, forcing the province to invest in French-language schools.
The primary issue is to ensure that the Francophone education system in British Columbia offers services equivalent to the Anglophone system. More fundamentally, it is both the survival of the Franco-Columbian national minority, several representatives of whom affirm that this decision will have a positive and considerable impact in the long term. However, it is also a historic decision for the various Francophone minorities outside Quebec who are also fighting for their survival and for access to education in French of equivalent quality to that provided in English.
Young Communists, we condemn the words of British Columbia lawyer Karrie A. Wolfe for whom it is only an accounting issue. Indeed, she cries out for injustice by stressing that “1% of the population would receive everything, while 99% would receive nothing.” It is no secret that the education system in British Columbia is severely under-funded – it is the second least funded in all of Canada. However, the solution proposed, that of saving money at the end of the candle to prevent Francophones from studying in their language and under conditions similar to those of their English-speaking colleagues and sisters, is not only undemocratic, but also a matter of pure Anglo-Canadian chauvinism. There is no doubt that if the situation were reversed – namely that English-speaking schools in Quebec were underfunded, the outcry would be much greater.
This victory in the Supreme Court comes at a time when we are seeing a decline in the language rights of Francophones outside Quebec. These attacks are, moreover, the initiative of right-wing governments which often invoke the economic argument to hide their hidden chauvinism. We therefore hope that this judicial victory will constitute a new point of support for the million Francophones who try to perpetuate a language and a culture despite the notable tendency to assimilation.
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