A Sahrawi man rides a camel and carries the Western Sahara flag

Communists condemn Morocco’s breach of ceasefire in Western Sahara // Les communistes disent non à la guerre contre le Sahara occidental

The Communist Party of Canada and the Young Communist League of Canada denounce Morocco’s recent violations of the 1988 ceasefire between the Moroccan army and the Polisario Front, the legitimate representative of the Sahrawi people. // Le Parti communiste du Canada et la Ligue de la jeunesse communiste du Canada s’inquiètent de la violation par l’armée marocaine du cessez-le-feu convenu en 1988 entre le Front Polisario, représentant légitime du peuple Sahraoui, et l’Armée marocaine le 13 novembre dernier.

La version française suit

December 4, 2020

The Communist Party of Canada and the Young Communist League of Canada denounce Morocco’s recent violations of the 1988 ceasefire between the Moroccan army and the Polisario Front, the legitimate representative of the Sahrawi people. On November 13, the Moroccan army breached a roadblock in Guerguerat, in southwestern Western Sahara, that Sahrawi civilians had erected on October 20. The roadblock was to prevent Morocco from transporting fishery and agricultural products from the occupied Western Saharan territories to the Mauritanian port of Nouadhibou.

The transportation route was built in 2001 and is considered illegal under international law. Its construction was immediately denounced by the United Nations, which recognizes that Guerguerat is part of a demilitarized zone under the current ceasefire agreements. As such, the Moroccan army is forbidden to enter the area, whose use for Moroccan commercial purposes is prohibited.

By launching military intervention in this designated buffer zone, the Moroccan army has forced the Sahrawi People’s Liberation Army (Polisario Front) to take necessary measures to protect local Sahrawi civilians – on November 17, the movement announced it was taking up arms as a form of self-defence.

The government of Morocco is clearly reaffirming its expansionist aspirations – the same ones that led to the 1963 Sand War with Algeria. The current assault against Western Sahara is particularly concerning since it risks war in a region that already faces instability and imperialist intervention.

A new war threatens the lives of 600,000 people in Western Sahara and millions more in the Sahelo-Saharan region. It also provides a pretext for imperialist powers to intervene politically and militarily, including by building new military bases, and for reactionary sectarian groups like Al-Queda to gain ground.  

Western Sahara is the last colony of Africa. Virtually no country today recognizes Moroccan sovereignty over Western Sahara. Since 1975, when Spain, Mauritania and Morocco split the territory of Western Sahara (formerly Spanish Sahara) without consulting the local population, the Sahrawi people have experienced colonial oppression. This includes looting its natural resources, territorial occupation and torture of those who fight against the established colonial order, such as the political prisoners of Gdeim Izik who have been imprisoned for 10 years.

Since 1991, the Polisario Front has renounced armed struggle and has instead called for a UN-organized referendum on the self-determination of Western Sahara. Bad faith on the part of Morocco, as well as a global balance of power – reflected in the UN – which generally favours imperialism, has meant that the referendum continues to be delayed.

The fact that, almost 30 years later, the United Nations has not been able to perform the only task entrusted to it is a statement of glaring failure. This, combined with the fact that other states in the region do not prioritize the issue of Western Sahara’s colonization, have contributed to the current crisis.

Imperialist powers are not allies of Western Sahara. Canada was one of the largest importers of “Moroccan” phosphate – which was in fact illegally extracted from Sahrawi territory – until diplomatic pressure recently forced companies to obtain these resources elsewhere. Canada is continuing negotiations on a free trade agreement with Morocco, without clarifying whether or not resources from Western Sahara are included. The European Union court has ruled several times that Morocco has no sovereignty over Western Sahara, yet it consistently turns a blind eye when it comes to fishing in waters off the coast of the occupied territories.

We call on the Canadian government to:

•    Establish official diplomatic relations with the Polisario Front and recognize it as the sole legitimate representative of the Sahrawi people, in accordance with United Nations  declarations;

•    Publicly denounce Morocco’s illegal occupation of Sahrawi territory and demand the immediate withdrawal of Moroccan troops from Western Sahara;

•    Put pressure on Morocco and the United Nations to organize the referendum on self-determination, which the Sahrawi people have awaited since 1991;

•    Demand that Morocco immediately release all Sahrawi political prisoners of Gdeim Izik;

•    Ban the import of goods, particularly phosphate, produced in the occupied territories, in accordance with international law;

•    Refuse to sign any trade agreements with Morocco until the latter ceases its illegal occupation of Western Sahara.

We also call on the labour and progressive movements in Canada to adopt these demands and pressure the Canadian government to implement them.


4 décembre 2020

Le Parti communiste du Canada et la Ligue de la jeunesse communiste du Canada s’inquiètent de la violation par l’armée marocaine du cessez-le-feu convenu en 1988 entre le Front Polisario, représentant légitime du peuple Sahraoui, et l’Armée marocaine le 13 novembre dernier. En effet, à cette date, l’armée marocaine est intervenue à Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental afin de lever un barrage que des civils sahraouis avaient érigé le 20 octobre dernier. Le but de cette action était d’empêcher le Maroc d’emprunter cette route afin d’acheminer des produits de la pêche et de l’agriculture issus des territoires occupés vers le port mauritanien de Nouadhibou. 

La route à travers laquelle transitent ces produits est illégale aux yeux du droit international. Construite à partir de 2001, son entreprise a été aussitôt dénoncée par l’ONU qui reconnait d’une part qu’en vertu des accords de cessez-le-feu, Guerguerat fait partie d’une zone démilitarisée où il est interdit pour l’armée marocaine de pénétrer et, d’autre part, que le trafic commercial qui s’y déroule pourrait contrevenir à l’accord de cessez-le-feu, des dires des nations-unies elles-mêmes.  

Le 13 novembre, en lançant une opération dans cette zone-tampon, l’Armée marocaine a forcé l’Armée populaire de libération sahraouie à prendre les mesures nécessaires pour protéger la population civile sahraouie et reprendre les armes par mesure de légitime défense. 

Compte tenu des nouveaux rapports de force dans la région, de plus en plus favorables à l’impérialisme occidental, donc au Maroc qui a réintégré récemment l’Union africaine, l’instabilité politique dans l’Algérie voisine (allié historique du front Polisario qui, de plus en plus, frime avec l’impérialisme notamment états-unien), nous nous inquiétons que le Maroc réaffirme ses visions expansionnistes (comme celles qui l’ont poussé à s’engager dans la Guerre des sables en 1963). 

En tant que communistes, anti-impérialistes et internationalistes, nous devons  dénoncer clairement l’occupation marocaine comme undanger à la paix dans la région. Nous ne pouvons nous permettre une nouvelle guerre dans la région sahélo-saharienne : à chaque fois, celles-ci servent de prétexte aux islamo-fascistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique ou Ançar Dine pour gagner du terrain, puis aux puissances impérialistes pour justifier des interventions, déploiements de troupes et construction de nouvelles bases militaires. 

Pour rappel, selon les Nations Unies elles-mêmes, le Sahara Occidental représente la dernière colonie africaine. Pratiquement aucun pays ne reconnait, aujourd’hui, la souveraineté complète du Maroc sur le Sahara. Depuis 1975, année où l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc se sont partagés le territoire du Sahara occidental (ancien Sahara espagnol) sans consulter la population locale, le peuple sahraoui vit l l’oppression coloniale : torture pour ceux et celles qui luttent contre l’ordre établi comme pour les prisonniers politiques de Gdeim Izk écroués depuis 10 ans, pillage de ses ressources, occupation territoriale, etc. 

Depuis 1991, le Front Polisario a renoncé à la lutte armée, moyennant l’organisation, sous l’égide des Nations Unies, d’un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental dans les plus brefs délais. La mauvaise foi du Royaume marocain et le rapport de force au sein de l’ONU globalement positif pour les puissances impérialistes fait en sorte que ce référendum continue de se faire attendre.  

Que près de 30 ans plus tard, la mission des Nations unies n’ait pas été en mesure d’assurer la seule tâche qui lui était confiée est un constat d’échec flagrant et n’est pas étranger à la situation actuelle. Ce même constat s’applique aux autres acteurs régionaux pour qui le règlement de la question du Sahara occidental n’est visiblement pas une priorité.

En effet, les puissances impérialistes ne s’inquiètent pas outre mesure du Sahara Occidental. C’est d’ailleurs le cas du Canada qui, jusqu’à tout récemment, représentait l’un des plus gros importateurs de phosphate « marocain » extrait illégalement du territoire sahraoui jusqu’à ce que les entreprises concernées soient forcées de s’approvisionner ailleurs à cause de pressions diplomatiques. L’histoire n’est cependant pas terminée : le Canada essaie toujours de sceller un accord de libre-échange avec le Maroc lequel n’explique pas clairement si les ressources du Sahara occidental y seront incluses. L’Union européenne du capital qui a pourtant, à plusieurs reprises, statué en faveur du Sahara occidental, ferme les yeux lorsqu’il s’agit de zones de pêche au large des territoires occupés. 

Communistes, nous nous inquiétons du manque d’information au sujet du Sahara occidental au Canada en particulier auprès de la gauche, des mouvements syndical, démocratiques et populaires, voire du mouvement pour la paix et la solidarité internationale. À travers nos engagements internationalistes et anti-impérialistes, notamment la participation de la Ligue de la jeunesse communiste au sein de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique et aux différents Festivals mondiaux de la jeunesse et des étudiant-es, nous avons établi des liens privilégiés avec nos frères et sœurs sahraouis. Aujourd’hui, nous leur réitérons notre engagement à faire nôtre leur lutte et à sensibiliser la jeunesse, les travailleur-euses et les masses laborieuses du Canada à leur combat. 

C’est pourquoi nous nous mobilisons et exigeons que le Canada: 

  • Établisse des relations diplomatiques officielles avec le Front Polisario et le reconnaisse comme représentant unique et légitime du peuple Sahraoui en accord avec les principes des Nations unies ; 
  • Dénonce publiquement l’occupation marocaine illégale du territoire sahraoui et exige le retrait des troupes marocaines du Sahara occidental immédiatement; 
  • Fasse pression sur le Maroc et sur l’ensemble des États membres des Nations Unies pour organiser le référendum d’autodétermination tant attendu par les Sahraouis depuis 1991 ; 
  • Exige du Maroc la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izk ;
  • Bannisse toute importation de marchandise (en particulier de phosphate) en provenance des territoires occupés (en conformité avec la loi internationale) ; 
  • Refuse de signer tout accord de commerce avec le Maroc tant que celui-ci occupera illégalement le Sahara occidental.